La mise en place d’un service minimum qui s’occupe uniquement du nettoyage du centre-ville, du bord de mer et des quartiers résidentiels, est une solution qui fait grincer les dents dans les autres quartiers sous intégrés dits « mapanes » où les populations sont dorénavant abandonnés aux mouches, odeurs et montagnes d’ordures ménagères qui obstruent déjà la circulation piétonne et automobile.
La société Averda exige du gouvernement le paiement de son argent. Les caisses sont vides pour continuer à assurer la collecte des ordures ménagères. Ce qui fait que depuis près d’une semaine, Averda se trouve en difficulté de poursuivre convenablement ses activités de collecter les ordures ménagères dans les différents quartiers de Libreville et Akanda. C’est vraiment dommage que les populations sont dans la saleté et les odeurs provoquant des maladies à cause du gouvernement qui peine à décaisser le pognon.
Dans un courrier adressé à Clean Africa, la société qui lui a concédé ce profitable marché de plusieurs milliards de nos dolès, Averda précise qu’il a mis en place un service minimum qui s’occupe uniquement du nettoyage du centre-ville, du bord de mer et des quartiers résidentiels. En d’autres termes, Averda veut dire qu’elle abandonne les autres quartiers qui ne sont pas des « miroirs » de la capitale gabonaise. Quelle irresponsabilité de la part de cette société qui croit faire son boulot en décidant de nettoyer seulement la vitrine de Libreville.
Pour les mêmes raisons de trésorerie, on se souvient qu’Averda avait cessé de travailler pendant la période des fêtes de fin d’année 2017. Au mois de janvier dernier, elle a aussi arrêté de travailler pour dénoncer les difficultés d’accès à la décharge publique de Mindoubé. Pour le directeur général de cette société, Averda n’est pas le problème. La situation actuelle de la dette de l’Etat auprès de l’entreprise ne permet pas de remplir la mission de collecte des ordures. Comme qui dirait : les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Le gouvernement avoue devoir 16 milliards des dolès à Averda alors que la population vit depuis longtemps sous les immondices. Il ne faut pas qu’après le départ d’Averda que les auditeurs viennent dire que cette dette est évaluée à moins d’un milliard… ou ne pas dire qu’elle est nulle. La vérité n’a pas de tombe. La baisse d’activités d’Averda est liée à un défaut de règlement de facture. Une autre preuve d’incompétence.
Etant donné que la saleté ne se cache jamais, dans certains quartiers, les populations ont décidé de se prendre en charge en tentant de mettre le feu sur ces ordures pour espérer réduire les montagnes. Le ministre de l’Intérieur qui assure la tutelle administrative d’Averda et la mairie de Libreville n’ont pas encore trouvé une solution et c’est le silence radio. Sous l’ancien président Omar Bongo Ondimba, l’armée a été réquisitionné à plusieurs reprises pour collecter les ordures dans la capitale qui produit plus de 600 tonnes de déchets au quotidien.
Il est temps que le gouvernement envisage une solution durable à ce problème qui n’a fait que durer. Sous d’autres cieux, comme nous l’avons dit dans l’une de nos précédentes éditions, les ONG sont mises à profits dans la collecte des ordures. Au gouvernement d’aller fouiller les archives de L’Ombre pour voir par exemple la gestion des ordures à Bali.