La Colombie a consacré Vice-Présidente, Francia Marquez, une figure révolutionnaire, écologiste et protectrice des minorités. Après 214 ans, ce pays obtient un gouvernement du peuple, le gouvernement des gens de rien de Colombie.
Par Maurice Duteil
Dans un pays qui élit traditionnellement à sa tête des membres de l’oligarchie, qu’ils soient d’obédience libérale ou conservatrice, l’arrivée du ticket Petro-Marquez à la présidence marque un tournant historique.
Figure de la lutte antiraciste, régulièrement menacée de mort durant la campagne de la présidentielle qui a vu le candidat de gauche Gustavo Petro l’emporter dimanche en Colombie, l’écologiste et féministe accède à la vice-présidence. Francia Marquez est la première femme afro-colombienne à parvenir à ce poste.
Devant la foule venue célébrer la victoire de la gauche, dimanche à Bogota, Francia Marquez arborait son habituel sourire. Son énergie débordante ne l’a jamais quittée au fil d’une campagne pourtant jonchée de menaces de mort. Il faut dire qu’elle y est habituée. Ses engagements pour les droits des femmes, des Afros-Colombiens et son activisme environnemental ont toujours été accompagnés de violentes oppositions.