Un débat fait fureur en ce moment au Gabon. C’est celui portant sur la justesse, l’opportunité ou non de la décision récemment prise par la Cour constitutionnelle de confier au vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, et le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, les autorisations d’exercer certaines missions du président de la République.
Pour l’heure, d’après la lecture des neuf membres que compte la Cour constitutionnelle, la défaillance de l’état de santé du président de la République hospitalisé au King Hospital de Riyad en Arabie Saoudite est temporaire.
Elle ne rentre donc dans aucun cas de figure au regard des prescrits de la Constitution qui définit la vacance de pouvoir.
En rappel, doivent être considérées comme sources pouvant motiver le constat de vacance de pouvoir au Gabon, le décès, la démission ou un empêchement définitif, d’après les dispositions des articles 13 et 16 de la loi fondamentale.
Si pour certains Gabonais, notamment ceux d’une frange de l’opposition, fanatiques de Jean Ping, la décision de la Cour constitutionnelle est qualifiée de putsch, d’autres compatriotes plus lucides en pensent autrement.
C’est le cas de petit Lambert Ovono, évaluateur certifié des politiques publiques, pour qui cette décision est lumineuse et salvatrice pour la République.
Extraits ! « Il est inutile de rappeler que la continuité de l’État est indispensable pour la survie de notre pays et qu’à cet égard, les institutions qui existent doivent jouer pleinement leur partition au regard des textes à leur disposition.
C’est dans ce cadre que le Premier ministre, chef du gouvernement, a saisi la Cour constitutionnelle pour solliciter la conduite à tenir au regard de l’indisponibilité temporaire du chef de l’Etat gabonais, chose non prévue par la Constitution.
Chargée de l’interprétation de la Constitution, et ayant constaté ce vide juridique, la décision désormais prise par la Cour constitutionnelle de donner des autorisations au vice- président de la République et au Premier ministre d’exercer certaines missions du président de la République, en cas d’indisponibilité temporaire de celui-ci est sage. D’ailleurs, la Cour ne va même pas assez loin, car dans quelques jours, va se poser le problème de la promulgation des lois, celui des nominations aux plus hautes fonctions de l’État, de la démission du gouvernement, de la nomination d’un nouveau gouvernement, etc.
Aussi, mieux que de critiquer Mme Mborantsuo et ses collègues, les Gabonais devraient être plus sérieux au moment de l’élaboration des textes de loi et de prise de décisions afin de ne pas tomber dans le cas que nous connaissons aujourd’hui. La nécessité d’une évaluation législative apparaît à cet égard indispensable au Gabon. Aussi, la décision de la Cour constitutionnelle est-elle une bonne et sage décision. Bonne journée », a-t-il conclu à travers une réflexion qui fait florès dans les réseaux sociaux.