Après les tueries d’El Paso et de Dayton, le président américain souhaite mieux encadrer les ventes d’armes à feu et condamne des actes haineux.
Par Maurice Duteil
Sous le feu des critiques, Donald Trump tonne et condamne les auteurs de tueries de masse, véritables « crimes contre l’humanité ». Le président américain a été pris pour cible par de nombreux membres de l’opposition américaine après les deux fusillades meurtrières d’El Paso, au Texas, et de Dayton, dans l’Ohio.
Deux fusillades qui ont eu lieu à quelques heures d’intervalle seulement et qui ont réveillé un sentiment de désarroi chez de nombreux Américains. Une grande partie de la classe politique a dénoncé l’inaction du gouvernement et de Donald Trump en particulier, et ce notamment car l’auteur présumé de la fusillade d’El Paso aurait écrit un manifeste « haineux », publié sur Internet, et dans lequel il dénonce « une invasion hispanique du Texas ».
Donald Trump a donc réagi en deux temps, lundi. Dans une série de tweets, il a dans un premier temps proposé de davantage encadrer les ventes d’armes à feu dans le pays, tout en suggérant de lier ce meilleur encadrement à la réforme migratoire qu’il souhaite ardemment mettre en place. Puis, lors d’une prise de parole, le président américain a explicitement condamné « le racisme et la suprématie blanche » tout en appelant à la condamnation à mort des auteurs de tueries de masse.
Les États-Unis doivent rejeter la suprématie blanche, selon Trump
« Nous ne pouvons pas laisser ceux qui sont morts à El Paso, au Texas, et à Dayton, dans l’Ohio, mourir en vain », a-t-il écrit dans un premier temps sur Twitter. « De même pour ceux ayant été sérieusement blessés. Nous ne pourrons jamais les oublier, ainsi que les nombreux autres avant eux. » « Les républicains et les démocrates doivent se rassembler et obtenir des vérifications d’antécédents robustes, peut-être en couplant cette loi à une réforme migratoire désespérément nécessaire », a déclaré Donald Trump. « Quelque chose de bon, sinon de grand, doit résulter de ces deux événements tragiques », a-t-il estimé.
Lundi après-midi, après sa série de tweets, le président américain a cette fois-ci condamné de façon explicite « le racisme et la suprématie blanche », lors de sa conférence de presse depuis la Maison-Blanche. « Ces actes barbares sont une attaque contre notre nation, et contre toute l’humanité », a-t-il déclaré avant d’adresser plus clairement son message de condamnation : « Le tireur d’El Paso a posté un manifeste en ligne, et était empreint de haine raciste. D’une voix, notre nation doit condamner le racisme et la suprématie blanche. La haine n’a pas de place en Amérique. »
Après les médias, Donald Trump a accusé Internet et les réseaux sociaux d’avoir « radicalisé » de nombreux individus, notamment des personnes « aux esprits perturbés » et d’encourager à commettre des crimes haineux. Selon lui, « les maladies mentales et la haine » sont responsables du nombre de tueries de masse, « pas les armes » «Nous devons arrêter l’idéalisation de la violence dans notre société », a-t-il également déclaré, estimant qu’il était « trop facile aujourd’hui pour les jeunes en difficulté de s’entourer d’une culture célébrant la violence », notamment à travers des jeux vidéo selon lui « atroces et sinistres ». Mais surtout, le président des États-Unis a appelé à ce que les auteurs de tueries de masse soient « condamnés à mort » et souhaite leur « exécution rapide ». Pour rappel, la peine de mort n’est pas complètement abolie aux États-Unis. De nombreux États ont décidé de ne plus y avoir recours, mais 29 l’autorisent encore à l’heure actuelle.
Ces prises de position surviennent alors que le président américain a toujours maintenu un discours ambigu vis-à-vis des fusillades perpétrées par des hommes blancs contre des minorités. Donald Trump s’était ainsi retrouvé au cœur d’un scandale en raison de ses propos tenus après les événements de Charlottesville, en Virginie, lors du mouvement Unite de Right, en août 2017. Suprémacistes et contre-manifestants s’étaient violemment opposés, l’un des manifestants ayant même tué une opposante avec une voiture-bélier. Depuis, Donald Trump est régulièrement accusé de tenir des discours de haine envers ses opposants, mais également les minorités et les migrants.
Source:franceinfo