L’opposant Jean Eyeghé Ndong est le plus rusé dans la galaxie Jean Ping. Sans se gêner, il a appelé ses partisans à boycotter les prochaines législatives de 2018. Le Sénateur du 2ème arrondissement de Libreville doit avoir un problème dans sa tête en prêchant dans le désert sa politique de la chaise vide. Lui qui a participé aux élections locales de 2013 sans l’avis de son ex parti politique l’Union Nationale (UN), comment peut-il se permettre d’induire les Gabonais en erreur ?
Quel a été le résultat de la politique de la chaise vide dans l’histoire de notre pays? Jean Eyeghé Ndong se frotte les mains aujourd’hui qu’il n’est pas au chômage comme la plupart de ses collègues dans l’opposition qui broient du noir et qui ne savent plus à quel pied se tenir dans la Coalition pour la nouvelle République de Jean Ping. Lui n’a rien à perdre. Il a participé aux élections locales de 2013 et il est Sénateur du 2ème arrondissement de Libreville. Son fils a également eu le poste de mairie de cet arrondissement. Va-t-il encore chercher plus que ça? Ce qui s’apparente à un aigrefin politique, c’est quand il boude les législatives prochaines au motif que la question préjudicielle relevant de la dernière élection présidentielle n’est pas toujours réglée.
Au cours d’une causerie politique la semaine dernière à Bel-Air, un quartier du 6ème arrondissement de la capitale gabonaise, Jean Eyeghé Ndong a appelé ses partisans à boycotter les prochaines législatives. Pour lui, il ne saurait y avoir des législatives si Jean Ping n’accède pas dans ses fonctions de « Président élu du Gabon ». Tout en faisant état des morts résultant des sautillements postélectoraux, il reste d’avis que le pouvoir de l’ancien président de la commission de l’Union africaine serait « confisqué » par le Président de la République Ali Bongo Ondimba. L’on peut être sûr d’une chose, le partisan du boycott d’aujourd’hui sera le premier demain à demander aux Gabonais d’aller à la présidentielle de 2023. Sinon pourquoi avoir participé à la présidentielle de 2009, à celle de 2016 et vouloir boycotter les législatives 2018?
Comme disait un enseignant de l’Université Omar Bongo reconverti dans la politique, une élection, au-delà de son issue, est une opportunité d’expression du peuple. Il n’y a plus de doute, le parti politique cher à Zack est pour une participation effective aux prochaines élections législatives. Faut-il rappeler qu’en 2011 même s’il n’y avait pas eu boycott, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) aurait eu toujours eu la majorité. L’Union Nationale qui dit avoir appelé au boycott avait tout de même pris part à ces législatives. Feu Amo, CAm, JEN et Missambo n’étaient-ils pas les potentiels candidats ? L’appel au boycott des législatives de 2018 est tout simplement « le mauvais cœur de l’ancien premier ministre d’Omar Bongo » pour les autres Gabonais qui aspirent eux-aussi à la députation nationale.
Peut-on imaginer un seul instant le défunt Pierrot boycotter les élections qui ont fait de lui député de Ndéndé, on ne parlera pas aujourd’hui de la loi sur la biométrie dont il fut le porteur. Elle n’est certes pas parfaite mais elle a permis beaucoup d’avancée. Nombreux estiment qu’il n’y a aucune incompatibilité entre aller aux élections législatives et continuer à revendiquer sa victoire. Il est mieux d’avoir des élus portant la voix du peuple gabonais, au Parlement qui vont jouir de tous les prérogatives et avantages de cette fonction, sachant que ça renforcera les actions menées pour l’alternance, que le contraire.
Jean Eyeghé Ndong s’est peut-être rendu compte que le plan B de Jean Ping a échoué et il veut se donner une nouvelle opportunité de se refaire surface en appelant au boycott des législatives 2018. Et devient pourrait reproduire le même schéma. Ses contradictions politiques sont impardonnables aux yeux des acteurs politiques.