Première femme noire au sein de la plus haute juridiction américaine, la magistrate de 51 ans a reçu le soutien de l’ensemble des sénateurs démocrates et de trois républicains. La juge sera aux prises avec les questions les plus sensibles du pays, comme le droit à l’avortement ou les redécoupages de circonscriptions électorales.
Par Maurice Duteil
Les républicains ont vite évacué l’hémicycle, tandis que les démocrates applaudissaient longuement, soulagés. Jeudi 7 avril, Ketanji Brown Jackson est entrée dans l’histoire. Première femme noire à être désignée juge de la Cour suprême des Etats-Unis, la magistrate de 51 ans, fille d’enseignants, a été confirmée lors d’un vote au Sénat, par 53 voix contre 47.
Elle remplacera Stephen Breyer, 83 ans – qui prendra sa retraite fin juin – après avoir été clerc à ses côtés en 1999-2000. Une transmission de témoin à venir entre deux juges libéraux, considérés comme pragmatiques, qui ne modifiera pas l’équilibre actuel de la Cour, dominée par les conservateurs (six contre trois). Cette claire majorité a été consolidée par le décès, fin 2020, Ruth Bader Ginsbsurg qui a permis à Donald Trump, juste avant la présidentielle, de promouvoir Army Coney Barret, très populaire au sein de la droite religieuse.
Joe Biden tient ainsi une promesse de campagne d’une grande portée symbolique. En outre, le président obtient un rare succès politique clair, susceptible de satisfaire une base démocrate désabusée, et en particulier la minorité afro-américaine, qui s’estime négligée depuis le début de son mandat.