La nouvelle était attendue depuis fort longtemps, tant et si bien que le peuple Burkinabé commençait à ne plus y croire. Réfugié en France depuis les évènements de 2014 qui ont fin brutalement au régime de son grand frère Blaise Compaoré. François Compaoré, se pensait à l’abri des poursuites initiées contre lui par les nouvelles autorités du Burkina Faso. Nombre de griefs lui sont reprochés. Mais la pierre angulaire reste l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998. Pour le peuple Burkinabé le commanditaire de ce tragique crime n’est nul autre que le frère cadet de l’ancien homme fort d’Ouagadougou. Aujourd’hui son extradition est annoncée et l’espoir d’une comparution de François Compaoré au pays des hommes intègres refait surface.
Par David B. Hauce
Cette annonce, ne résout pas tout. Elle n’est qu’une étape, car pour extrader François Compaoré, il faudra encore un décret du gouvernement français, qui peut être susceptible d’un recours. Le peuple Ouagalais et le pays tout entier sont impatient de voir François Compaoré devant la justice Burkinabé. Maintenant que la France est disposée à l’extrader vers Ouagadougou. Rumeurs et commentaires vont bon train et tant de choses se disent sur François Compaoré, qui a toujours été accusé d’être le commanditaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune le 13 décembre 1998. Perplexe et quelque peu méfiant, la question est là qui taraude tous les esprits : est-ce le précieux colis qu’il est devenu finira par arriver à bon port et si oui, dans quel délai ? Car le chemin peut être encore long entre recours et appels.
Les méandres de la justice sont si souvent imprévisibles. Quand bien même le décret d’extradition serait signé, l’incriminé et ses avocats auraient encore la possibilité d’attaquer cette décision gouvernementale devant le conseil d’État. Et ils ont d’ores et déjà indiqué qu’ils ne se priveraient pas de ce droit. Autant dire que même si l’État burkinabé vient de remporter une nouvelle manche décisive, il y a encore loin de Paris à Ouagadougou, même si François Compaoré a de plus en plus de raisons de s’inquiéter.
Conscient de ce qui l’attend au Burkina en cas d’extradition, François Compaoré, tel un naufragé, usera, à n’en point douter, de toutes les voies de recours légales qui s’offrent à lui dans l’espoir de trouver une planche de salut. En cela, il sera sans doute soutenu par son frère Blaise Compaoré qui, on le sait, pourrait exploiter le peu de réseaux qui lui reste encore. D’ores et déjà, d’aucuns accusent à tort ou à raison le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, de faire souterrainement montre d’un activisme sans précédent pour tenter de tirer d’affaire celui-là que les Burkinabè appelaient, avec un brin d’ironie, « le petit président », tant il était au cœur de la gestion du pouvoir d’État. C’est dire que d’ici là, beaucoup d’eau pourrait couler sous les ponts et que la justice française, en cassation, pourrait demandé aux tenants du pouvoir à Ouagadougou de revoir leur copie.