Comme les autres pays d’Afrique australe, le Botswana est victime depuis plusieurs saisons de graves sécheresses liées au réchauffement climatique. Lequel menace sa riche faune sauvage et son agriculture.
Par Maurice Duteil
Une importante sécheresse sévit depuis des mois dans l’extrême nord du pays. Le président du pays, Mokgweetsi Masisi, a d’abord déclaré l’état de catastrophe naturelle. Avant de mettre en place une série de mesures d’urgence pour protéger les récoltes et le bétail.
Les hippopotames pataugent dans une gluante gadoue de couleur cendre où ils se sont aventurés pour y trouver un peu d’eau. Mais pour le directeur des Parcs nationaux et de la faune sauvage du Botswana (DWNP), Moeti Batshabang, « les hippopotames ne courent que peu de risques de rester prisonniers de la boue ». Une cinquantaine de ces lourds pachydermes ont déjà quitté la région et entamé une transhumance forcée dans l’espoir de trouver un peu d’eau ailleurs.
Ce qui n’est pas le cas du bétail qui « reste embourbé dans les eaux boueuses », déclare le directeur. Le lac Ngami compte une centaine d’hippopotames et 38.000 têtes de bétail. Certaines vaches sont mortes de déshydratation. Leurs carcasses sont la proie de nuées de vautours qui ne tardent pas à se repaître de leur chair
En plus de celle des animaux, l’assèchement du lac Ngami affecte la vie des pêcheurs locaux, qui doivent cesser leur activité. Dans les pays voisins du Botswana, la sécheresse fait déjà planer le spectre de la famine. Selon le Programme alimentaire mondial, elle menace 2,5 millions de personnes en Zambie et 5,5 millions au Zimbabwe.