La combine de milliers de navires pour passer sous le radar des normes environnementales. Afin de respecter les nouveaux seuils antipollution qui entreront en vigueur le 1er janvier, les épurateurs installés sur les cargos rejetteront les substances nocives dans l’eau plutôt que dans l’air.
Par David B. Hauce
Les armateurs de cargos et de navires de croisière ont déjà trouvé une parade aux normes environnementales qui entreront en vigueur le 1er janvier 2020. Ils ont déjà dépensé près de 11 milliards d’euros pour équiper leurs bateaux d’épurateurs destinés à dissimuler la pollution qu’ils génèrent.
Ces épurateurs, déjà installés sur des milliers de navires, inquiètent les défenseurs de l’environnement. Ils y voient un risque d’accroissement de la pollution des océans, avec à la clé un impact sur la faune marine.
Les navires concernés respecteront le seuil de soufre rejeté dans l’air par les moteurs au fioul fixé par l’Organisation maritime internationale (OMI). Et pour cause : ces épurateurs d’un nouveau genre capteront les substances nocives pour les évacuer… dans l’eau. Sur les 3.756 paquebots concernés, seuls 23 disposent d’un système en boucle fermée capable de stocker les matières toxiques en vue d’un stockage dans une station dédiée.
L’ONG Conseil international des transports propres évalue que l’émission ‘’d’eau chaude, acide, contenant des substances cancérogènes et des métaux lourds rejetés’’ représente 45 t. Le résultat des rejets de matières polluantes dans les océans va augmenter, tout comme l’émission de dioxyde de carbone. Pour chaque tonne de fioul consommée.
Enfin, l’ONG bruxelloise Transport et Environnement alerte qu’en mer du Nord et dans certaines zones de la Manche, la qualité de l’eau s’est déjà lourdement dégradée. A l’heure actuelle, l’OMI possède trop peu de critères en matière de rejet par les épurateurs.