Le verdict historique dans le procès judiciaire de la décennie dans l’affaire des Bongo Valentin ainsi que leurs dix coaccusés a été rendu mardi 18 Novembre 2025 par Maixent Essa Assoumou le président de la cour criminelle spéciale de Libreville. Ce procès suivi dans le monde a rendu son verdict entre acquittements, peines lourdes et réparations financières, mais aussi dont l’issue a suscité à la fois soulagement, colère et espoir dans l’opinion publique.
Par Obame D’EBOMANE
Une semaine de débats intenses, la justice a tranché, entre décisions allant de la relaxe totale à des peines de réclusion criminelle assorties d’importantes amendes, marquant une étape cruciale dans la lutte contre la corruption et la criminalité financière au Gabon. Ainsi, plusieurs accusés ont été relaxés ou ont vu leurs condamnations atténuées, tandis que d’autres ont écopé de peines exemplaires. La décision de la cour spéciale criminelle, après des débats qui ont duré plusieurs heures, a été accueillie avec une émotion contenue.
Le président de cour spéciale criminelle Maixent Essa Assoumou a débuté avec l’acquittement total pour Steeve Nzegho Diecko poursuivi pour blanchiment de capitaux. L’ancien Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a également bénéficié de la levée immédiate de sa mesure de résidence surveillée et le dégel de l’ensemble de ses avoirs bancaires.
Cependant, Cyriaque Mvourandjami et Gisèle Yolande Mombo ont été condamnés à 26 mois d’emprisonnement et 5 millions de FCFA d’amende. Ces derniers recouvrent immédiatement la liberté, la Cour ayant prononcé la mainlevée des mandats de dépôt décernés en 2023 et une amende de 5 millions de FCFA.
Les jugements les plus sévères ont été réservés à plusieurs figures clés de cette affaire. Yann Ngoulou, considéré comme l’un des principaux acteurs, a été condamné à 15 ans de prison ferme, avec 5 ans de sursis, et une amende de 10 millions de FCFA. La même sanction a été prononcée à l’encontre de Mohamed Aliou Saliou, tandis qu’Abdul Oceni, également dans le viseur des juges, a été condamné dans la même proportion. Ces peines reflètent la gravité des faits qui leur sont reprochés : détournements, blanchiment d’argent et responsabilité dans un système opaque qui a gangréné l’économie nationale.

La cour n’a pas épargné Kim Oun, qui a été condamné à 5 ans de prison ferme et une amende de 50 millions de FCFA. Gabin Otha, lui, écope de 3 ans de prison, dont 1 avec sursis, ainsi qu’une amende de 5 millions de FCFA, et placé sous mandat de dépôt. La justice a voulu montrer sa fermeté face à des délits qui ont ensanglanté le tissu économique du pays.
Certaines peines ont été plus modérées, notamment celle de Jessye Ella Ekogha qui devrait apparemment être épargné, mais “l’arrogance méthodique” a conduit les magistrats à le condamner à 10 ans de réclusion criminelle, dont 7 ans avec sursis, et une amende de 25 millions de FCFA, avec un mandat de dépôt.
Quant à Jordan Kamuset, il a bénéficié d’une peine plus clémente : trois ans de prison avec sursis, une amende de 5 millions de FCFA, et la levée de la résidence surveillée qui pesait sur lui depuis plusieurs mois.
Cyriaque Mvourandjami, autre acteur de cette affaire, a été condamné à 26 mois de prison, assortis d’une amende de 5 millions de FCFA. La cour a toutefois décidé de lever son mandat de dépôt et de procéder à la levée du gel de ses avoirs bancaires, dans une volonté de rétablir ses droits.
Au-delà des peines privatives de liberté, la justice a ordonné la confiscation de tous leurs biens, notamment véhicules et biens immobiliers, qui ont été listés publiquement lors de l’audience. Ces mesures se veulent dissuasives et exemplaires dans un contexte où la corruption a gangrené les institutions publiques. La cour a également imposé des réparations financières pour le préjudice causé à l’État, en ordonnant la confiscation des biens saisis lors de l’enquête en 2023.
Les accusés ont tous, avant leur condamnation, présenté des excuses au peuple gabonais, exprimant leur repentance face aux accusations portées contre eux. Leurs avocats ont annoncé qu’ils allaient faire appel devant la Cour de cassation, espérant un revirement ou une réduction des sanctions.







