Un état de lieu s’impose absolument. Il faut se souvenir que ce fut au terme de la 28e édition de la Coupe d’Afrique des nations, coorganisée en 2012 avec la Guinée Équatoriale que le président de la République, Ali Bongo Ondimba, à la lumière de l’engouement suscité autour de cet événement, avait décidé de financer massivement le football domestique afin de lui donner un rayonnement continental.
Par Clinton MOMBO
La volonté qui fondait cet engagement fort du numéro Un gabonais avait pour objectif en réalité de professionnaliser, à tous les niveaux, cette discipline, afin qu’elle tire vers le haut les autres sports. C’était la vision du chef de l’État gabonais. Après huit ans, où en sommes-nous ?
En huit ans, il ressort que l’État et d’autres partenaires ont injecté la bagatelle de 36 milliards 300 millions de francs pour développer le football domestique. Soit en moyenne 4,5 milliards de francs par an pour rendre les clubs gabonais autonomes et performants.
Qui peut affirmer que cette manne financière aura été exclusivement consacré pour rendre effective la vision du Chef de l’Etat ? Nous craignons bien que non ! car aujourd’hui, force est de reconnaître que cet argent n’a pas servi à développer le football gabonais. Bien au contraire, plusieurs dirigeants de clubs se sont servis de cette manne à des fins inavouées. Résultat des courses : malgré les milliards injectés, clubs et joueurs sont devenus plus pauvres qu’avant le début de la professionnalisation. Étrange paradoxe. Pis, des centaines de joueurs et autres encadreurs sont malmenés depuis plusieurs années pour des problèmes récurrents d’arriérés de salaires.
La moisson est bien maigre au niveau des résultats, seul le CF Mounana a joué en 2017 la phase de poules de la Coupe de la Caf. Au reste, ce club, qui ne doit rien à ses joueurs, reste un bel exemple d’orthodoxie financière, au même titre que Mangasport.
À l’évidence des faits, il ne serait pas exagérer et encore moins déplacer d’établir simplement un constat d’échec. Il est grand temps pour nos autorités sportives de durcir les conditions de participation de nos équipes aux différents championnats.