226 000 tonnes de piles et de batteries ont été mises en vente dans l’Union européenne en 2017. C’est le poids de 22 tours Eiffel. Attention, danger !
Par David B. Hauce
Les plus aguerris vont les déposer aux bornes présentes à l’entrée de leur supermarché ou de leur mairie. Certains, par mauvaise conscience, les stockeront en masse chez eux pour ne pas les jeter à la poubelle. D’autres ne s’en incommodent pas du tout et les traitent comme n’importe quel autre déchet… Et pourtant, les piles et batteries usagées représentent un danger réel pour notre environnement.
Cela commence dès leur production. Fabriquer une pile alcaline jetable demande cinquante fois plus d’énergie que ce qu’elle sera capable de produire tout au long de sa vie. Une étude Uniross, entreprise spécialisée dans le domaine de la pile rechargeable, démontre que la fabrication du nombre de pile nécessaire à la production d’un kilowatheure d’énergie contribue autant au changement climatique que 457 kilomètre parcours en voiture.
45 % de piles recyclées en Europe. Les piles rechargeables qui, pour la même quantité d’énergie fournie, ont 30 fois moins d’impact sur la pollution de l’air, 12 fois moins sur la pollution de l’eau, et demandent jusqu’à 23 fois moins de ressources non renouvelables. Parce que, selon les modèles, les piles et les batteries peuvent contenir nickel, lithium, zinc, cadmium et mercure. Des ressources qui, pour certaines, sont très rares et dont l’extraction est particulièrement polluante.
Autre problème : le traitement des piles et batteries usagées. Dans l’union européenne, seulement 45% d’entre elles sont collectées pour recyclées, selon une étude de l’EPBA (European Portable Battery Association). C’était moins de 2 % en Chine en 2012. Quand elles ne sont pas récupérées, elles sont jetées dans la nature, incinérées ou enfouies.
Un drame écologique puisque certaines piles libèrent alors leurs métaux et polluent les écosystèmes à long terme. Selon l’Institut Bruxelles Environnement, le mercure d’une pile bouton usagée peut contaminer 400 litres d’eau ou un mètre cube de terre pendant 50 ans. Une pollution doublée de gâchis quand on sait que les matériaux contenus dans les piles collectées peuvent trouver une nouvelle jeunesse dans la fabrication d’autres batteries, de couverts, de carrosseries de voiture ou de gouttières.