Parti dernièrement au palais du Sénat pour défendre le projet de loi de Finances 2019, Jean-Fidèle Otandault a rencontré la résistance des Sénateurs membres de commission Finances, budget et comptes économiques qui ne lui ont pas laissé développer ses arguments avant de l’inviter à quitter les lieux.
Le ministre d’Etat Jean Fidèle Otandault a été invité à tout faire pour payer aux vénérables Sénateurs leurs primes impayés depuis des mois et les frais de sessions ainsi que plusieurs autres primes. Ils ont réclamé le fruit de leur travail, c’est-à-dire les primes impayées qu’il a invalidé depuis bientôt 4 mois. Comme quoi, si le ministre veut faire voter sa loi de Finances, il faudra que celui-ci s’exécute d’abord et règle la note des représentants du peuple.
Mis devant ses responsabilités, Jean-Fidèle Otandault a appris qu’on ne joue pas avec le feu en retenant le gain des autres sous prétexte de la crise économique et l’austérité. Avant de se voir autorisé à revenir devant la commission, il lui a été demandé de régler leurs 4 mois d’arriérés de frais de session. Un mauvais quart d’heure qu’il a passé pour rien sans être auditionné au palais du sénat de Libreville.
Heureusement, le président de ladite commission, André Richard Moussounda Mikala, s’est voulu très courtois et laconique vis-à-vis du ministre d’Etat. « Il était également prévu que nous auditionnions le ministre d’Etat en charge du Budget sur son exposé de motif relatif au projet de la loi de Finances 2019, mais vu que notre situation ne nous le permet pas, et le ministre lui-même sait pourquoi, je suggère que nous remettions tout ça à une prochaine fois ».
En affirmant que le gouvernement a payé le mensuel du mois d’août (700 millions de francs) et de septembre (700 millions). Et qu’il restait à régulariser les frais de la 2ème session ordinaire (sénateurs + personnel) pour un montant de (996 millions 640 mille francs) ». Le ministère du Budget cherche-t-il à semer la confusion au sein de l’opinion ? Sa réaction n’a fait que monter la tension des Sénateurs.
D’autres problèmes subsisteraient tels que le manque de carburant pour le fonctionnement du parc automobile de l’administration afin d’assurer le transport du personnel, la difficulté pour les commissions permanentes de travailler en toute sérénité faute de fournitures de bureaux et autres consommables.
A cela s’ajoute le délabrement avancé de l’hémicycle Georges Rawiri, contraignant les sénateurs à tenir les séances plénières à huis clos dans la salle étroite Jean Hilaire Aubame, la non-représentativité du Parlement du Gabon aux instances internationales pour absence de frais de missions y compris pour des missions de contrôle de l’action gouvernementale à travers des enquêtes parlementaires.