Alors que la session parlementaire s’approche, prévue pour le 15 juin et au cours de celle-ci le Congo devrait avoir son premier gouvernement de l’ère Tshisekedi. Aucune avancée notable ne se fait sentir bien au contraire les dissensions entre la coalition CASH de Félix Tshisekedi et le FCC de Joseph Kabila prennent le pas sur les impératifs d’entente et d’alliance. Le partage des postes au sein du futur gouvernement reste le nœud du problème. Il y a urgence car le temps est compté.
Par Maurice Duteil
Les recentes nominations faites par le Président Tshisekedi ont rajoutées à la tension déjà existante. C’est ainsi que la dernière réunion n’aura duré que quelques minutes pour se conclure sur un constat d’échec, avant même que la question du gouvernement à proprement parler ne soit abordée. En cause : la décision lundi du chef de l’État Félix Tshisekedi de procéder à desnominatios à la tête de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC), sans l’aval du nouveau Premier ministre, qui à ce jour n’est toujours pas investi.
Ces nominations sont jugées illégales par les pro-Kabila, elles violent l’article 81 de la Constitution car elles n’ont pas été contresignées par le nouveau Premier ministre. Ils menaceraient de saisir le Conseil d’État.
Evidemment cela est contesté par les partisans du chef de l’État. Pour eux, il a agi en vertu de l’article 60 de la Constitution qui en fait le « garant de la continuité de l’État, alors que l’ex-Premier ministre est démissionnaire et que le nouveau Premier ministre n’est pas encore formellement investi.
C’est le choix des personnalités pressenties qui pose problème plus que le débat juridique en lui-même. Gabriel Kyungu pour diriger le conseil d’administration de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) dérange car il est donné proche de Moïse Katumbi et il ne fait pas partie de la coalition au pouvoir.
Ces nominations, constituent une pierre d’achoppement supplémentaire dans une séquence de négociations très serrées et déjà bien difficiles.
Les deux camps n’arrivent pas se mettre d’accord sur ce que doit être la répartition des postes entre les deux coalitions. Pas question côté FCC, largement majoritaire dans les deux assemblées de concéder aux pro-Tshisekedi plus de 24% des postes ministériels, quand ces derniers en réclament 45%, avec pour argument qu’un poste de président devrait peser plus dans les négociations que quelques députés.
Dans tous les cas, les positions sont bien tranchées et encore très éloignées. Qu’en sera-t-il lorsqu’il faudra aborder l’épineuse question des postes régaliens, que revendique chacun des camps ?