L’attente aura été très longue même au-delà de la durée d’un mandat présidentiel. Pourquoi ne pas dire clairement allons aux élections, car Jean Ping n’a plus de chances d’accéder au pouvoir. Les jérémiades de cuisine on s en fout. La machine est déjà en marche pour les législatives de 2018, on ne doit pas attendre comme les chrétiens disent Jésus revient bientôt.
Le calcul mental rattrape certains leaders des partis politiques de l’opposition aujourd’hui. Ce n’est pas le fait d appartenir à la Coalition Nationale pour la Résistance qui de certains des potentiels candidats. Bien plus, il y aura bien des critères sur la personne et le niveau d implantations du parti sur le terrain. Certains commencent à se mordre les doigts. Tous les acteurs sont unanimes que le dispositif électoral reste à parfaire et les institutions chargées des élections demeurent les même avec à leurs têtes les mêmes responsables.
Est-ce une raison pour se décourager ? Non. Sinon pourquoi avoir participé à la présidentielle de 2009, à celle de 2016 et vouloir boycotter les législatives 2018? On peut être sûr d’une chose, les partisans du boycott d’aujourd’hui seront les premiers demain à demander aux Gabonais d’aller à la présidentielle de 2023. Après avoir prôné le boycott des élections législatives en 2011, l’Union Nationale (UN) veut se donner une nouvelle opportunité pour donner un coup de massue au pouvoir, a-t-on entendu. Comme le disait quelqu’un, une élection, au-delà de son issue, est une opportunité d’expression du peuple. Il n’y a plus de doute, le parti politique cher à Zack est pour une participation effective aux prochaines élections législatives.
Alors, qu’est-ce qui fait peur aux pingouins? Si on se retrouve dans la situation actuelle ou Jean Ping revendique sa prétendue victoire, n’est-ce pas parce que les Gabonais sont allés à l élection de 2016. Quelle institution avait-elle change de mains au Gabon? S’interroge-t-on. Aucune. Ceux qui oublient le passé sont condamnés à répéter les mêmes erreurs. Quel a été le résultat de la politique de la chaise vide dans l’histoire politique de notre pays? Les élections de 2009, c’est une page tournée.
En 2016, Ali Bongo est toujours au pouvoir, quelle action forte le leader de l’opposition a-t-il posé pour faire peur au pouvoir? Même pas un grand rassemblement dans une place publique. Les rassemblements au Trocadéro c’est bien et après? Aujourd’hui ce n’est plus Ali Bongo la cible et le message de la restitution de la vérité des urnes. On s’attaque à Casimir Oye Mba, Guy Nzouba Ndama, ceux qui par leur courage, par leur amour pour le pays, ont mis de côté leurs egos et ont placé l’intérêt de la nation au-dessus en se retirant et soutenir Ping. Certains veulent les lapider parce qu’une fois encore, ces messieurs pensent Gabon d’abord et non eux d’abord.
Se rendre compte qu’on a échoué peut avoir deux attitudes, soit on fait profil bas et on s’humilie, soit c’est le mauvais cœur pour tout gâter, technique de la terre brûlée. En 2011 même s’il n’y avait pas eu boycott, le PDG aurait eu toujours eu la majorité. L’UN qui dit avoir appelé au boycott avait tout de même pris part à ces législatives le feu Amo, CAm, JEN et Missambo n’étaient-ils pas les potentiels candidats ?
Peut-on imaginer un seul instant feu Pierrot Mamboundou Mamboudou boycotté les élections qui ont fait de lui député de Ndende, on ne parlera pas de la loi sur la biométrie dont il fut le porteur. Elle n’est certes pas parfaite mais elle a permis beaucoup d’avancée. Nombreux estiment qu’il n’y a aucune incompatibilité entre aller aux élections législatives et continuer à revendiquer sa victoire. Il est mieux d’avoir des élus portant la voix du peuple gabonais, au Parlement qui vont jouir de tous les prérogatives et avantages de cette fonction, sachant que ça renforcera les actions menées pour l’alternance, que le contraire.
Willy Maixant