Libreville le 29 Juin 2025 (Journal’ombre.com)- Le jour s’éveillait encore noyé dans la brume lorsque l’on vit un étrange ballet d’ombres translucides mais en fait c’étaient des silhouettes vêtues de blanc qui avec des figures convenues s’ébranlaient pour une procession qui en définitive se trouve être un pèlerinage qui se déployait entre la chefferie Mpongwé d’Acaé, à Ozoungué, et les abords maritimes qui jouxtent la résidence de l’ambassadeur de France. Cet évènement aux normes codifiées est loin d’être une simple marche ordinaire. Il est ici question de l’Evandaganye.
Par Obame D’EBOMANE
Cette procession sacrée est une prière collective en mouvement. Et l’Evandaganye représente un acte spirituel majeur et de grande importance dans la tradition du peuple Mpongwè. Il à retenir qu’elle ne se tient qu’à de très rares occasions. Elle ne se tient que sur la convocation exclusive de l’Oga qui est l’autorité traditionnelle suprême.

La présente édition se déroule 25 ans après la dernière. Il est à comprendre que cette procession consacre un acte de repentance devant les forces invisibles. Depuis les temps immémoriaux, pour le peuple Mpongwé, l’Evandaganye est un rituel de réconciliation avec le monde spirituel. Et par de là, elle exprime la volonté du peuple de demander pardon aux entités supérieures, forces naturelles, et ancêtres pour les déséquilibres causés par les hommes, individuellement et collectivement.

Des symboles , des codes et des rituels en lien avec la cosmogonie du peuple de la mer comme se vêtir de blanc, couleur de pureté et de communion avec les ancêtres, en avançant pieds nus dans un silence de cathédrale , les marcheurs ont la main gauche posée sur la joue. Ce gestuel traduit une spiritualité qui vient du fond des âges car la main gauche est celle du cœur, et dans le chagrin, c’est vers le sein maternel que l’on se tourne. En définitive, on pourrait dire que cette cérémonie est un phare pour le présent et une promesse pour l’avenir.