Cela fait déjà plus d’un an que les accords entre l’UEMOA et la France pour réformer le franc CFA, ont vu le jour. Serait-on arrivé à la phase concrète d‘application. Car Paris s’apprêterait à restituer 5 milliards d’euros des réserves du Trésor français à la BCEAO. Où en est-on ? Qu’est-ce qui a réellement changé ?
Par Treisha Leyla
Après des mois de discrètes concertations, le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron avaient créé la surprise en annonçant, le 21 décembre 2019 à Abidjan, une importante réforme du franc CFA, cette monnaie commune aux huit États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) si souvent taxée d’être un symbole du néocolonialisme. Ces accords prévoyaient notamment la suppression du très controversé compte d’opérations, qui imposait de centraliser la moitié des réserves de change à la Banque de France et l’adoption d’un nouveau nom pour la devise : »eco ».
Si l’annonce de la restitution, ce 5 mai 2021, d’une partie des réserves de change à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) marque une avancée concrète dans la mise en œuvre des accords, la route vers la suppression du polémique terme »franc CFA », initialement prévue pour 2020, semble encore longue. A ce jour, on s’interroge sur les atermoiements qui semblent donner une position hésitante de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) sur le franc CFA, monnaie commune aux six Etats de la CEMAC.