Le service européen Copernicus sur le changement climatique annonce les cinq dernières années les plus chaudes jamais enregistrées.
Par David B. Hauce
2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, concluant une décennie record, a annoncé mercredi 8 janvier le service européen Copernicus, qui décrit des signes ‘’inquiétants’’ alors que l’Australie brûle et que les événements météo extrêmes se multiplient. ‘’2019 a encore été une année exceptionnellement chaude, en fait la deuxième plus chaude dans le monde selon nos bases de données, avec de nombreux mois qui ont battu des records’’, a commenté dans un communiqué Carlo Buontempo, patron du service européen Copernicus pour le changement climatique (C3S).
L’année écoulée se classe deuxième, à seulement 0,04 °C derrière 2016, qui reste l’année la plus chaude, mais marquée par un épisode El Niño particulièrement intense. Au-delà d’une année prise individuellement, Copernicus confirme que les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées ont été les cinq dernières : le mercure est monté entre 1,1 °C et 1,2 °C au-dessus de la température moyenne de l’ère préindustrielle. Et la décennie 2010-2019 a également été la plus chaude depuis le début des mesures.
‘’Ce sont incontestablement des signes inquiétants’’, a souligné Jean-Noël Thépaut, directeur du Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) dont dépend le C3S.
En raison des émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines, la planète a déjà gagné au moins 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, entraînant des impacts dévastateurs à travers le globe.
L’année 2019, marquée par la mobilisation sans précédent de jeune réclamant des actions immédiates et radicales des gouvernements, a vu de nombreux événements extrêmes, conformes aux prévisions des climatologues. En Australie, les incendies précoces en cours, trouvant un terrain idéal du fait de la sécheresse et des températures exceptionnelles, ont déjà ravagé 80 000 km2, soit une superficie équivalente à celle de l’Irlande.
Pendant l’été de l’hémisphère Nord, l’Europe a, de son côté, enregistré plusieurs périodes caniculaires sans précédent. Selon Copernicus, 2019 a d’ailleurs été l’année la plus chaude en Europe, devant 2014, 2015 et 2018. Les températures ont également été particulièrement élevées en Alaska et dans de grandes parties de l’Arctique.
Au rythme actuel, la planète pourrait gagner jusqu’à 4 à 5 °C d’ici à la fin du siècle. L’accord de Paris de 2015 vise à limiter ce réchauffement à 2 °C, voire 1,5 °C, mais même si les quelque 200 pays signataires respectent leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser les 3 °C. Les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l’intensité et la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses et inondations.
Copernicus souligne d’ailleurs mercredi que la concentration de CO2 dans l’atmosphère a continué d’augmenter au cours de ces dernières années, y compris en 2019.