Les 900 de Bitam, voilà des preux et plus que vaillants camarades qui ne se cachent pas et qui viennent au devant de la haute hiérarchie du parti démocratique gabonais dire et clamer leur colère et leur désaprobation à la place faite au ministre d’état Réné Ndemezo Obiang par cette même autorité suprême vers laquelle les 900 signataires confient leur ire.
Par Obame D’EBOMANE
Le fait est inédit en république gabonaise. Loin de nous de vouloir défendre El Capo de Bifolossi, nous trouvons tout ceci curieux et étrange. Juste un détail, l’adhésion à un parti politique est un engagement personnel au travers duquel, on accepte en toute conscience de s’aligner sur les règles et décisions prises et dictées par le parti volontairement choisi.
À moins de penser que le Distingué Camarade Président soit si peu informé et renseigné. D’où la nécessité de lui faire le rappel du chapelet de griefs et d’impairs commis par Ndemezo Obiang et que les 900 de Bitam par militantisme éprouvé portent maintenant à sa connaissance.

Mais de cette situation courageuse, il y a comme un hiatus, car le même Distingué Camarade Président se trouve être également le Président de la République, Chef de l’Etat qui a signé par les prérogatives et la discrétion que lui confèrent sa fonction, le décret qui nomme et élève Réné Ndemezo Obiang au rang prestigieux de ministre d’état.
Alors, une question se pose, les 900 de Bitam contesteraient-ils l’autorité d’Ali Bongo Ondimba tout en s’opposant dans le même temps à ses décisions de Distingué Camarade Président du parti démocratique gabonais? Nous ne dirons pas que tout ceci a bel et bien les teintes d’une fronde, quand bien même, il n’en ressort qu’un fait la défiance.
Tout aussi surprenant est cette conception rance et archaïque, de vouloir toujours ramener les ministres au département et au canton, les membres du gouvernement sont des ministres de la République au service de la nation toute entière. Et pour finir, la démission reste la voie royale lorsque la conviction personnelle n’est plus en harmonie avec les dispositions du parti.