Un grand embarras et une anxiété réelle amènent les Africains à se trouver en victime collatérale de la guerre économique que se livre les deux super puissances : Les Etats-Unis d’Amérique et la République Populaire de Chine. La décision de Google de ne plus permettre à Huawei d’utiliser son logiciel Android est considérée comme le début d’une guerre froide technologique qui pourrait
Par Treisha Leyla
Les Africains qui se connectent de nos jours sur la toile ont de très grandes chances d’utiliser des smartphones chinois alimentés par un réseau construit en Chine, et au moins pour la moitié de ces smartphones, ceux construits par Huawei, le géant technologique chinois. « Huawei a construit d’énormes pans de l’infrastructure informatique actuelle de l’Afrique. Si les États-Unis réussissent à paralyser l’entreprise, les conséquences pourraient être très douloureuses pour le secteur technologique africain en plein essor, désormais dépendant d’une entreprise dans la ligne de mire de Washington ».
Le président américain, Donald Trump, a exhorté les alliés américains à couper les liens avec Huawei, affirmant que la technologie de l’entreprise, entre autres, représentait un risque pour la sécurité, car elle permettait au gouvernement chinois d’espionner. L’entreprise a rejeté ces accusations à plusieurs reprises. Les pays africains devraient plutôt s’unir pour éduquer les gens sur ce qui est en jeu et convenir d’une loi de protection des données de type européen pour protéger les consommateurs africains.
C’est le moment où l’Afrique doit envisager de développer ses propres technologies adaptées à son marché plutôt que continuer à rester un consommateur passif. Les pays africains ont l’impératif de s’unir et de repousser cette colonisation numérique rampante. En janvier 2018, le journal français »Le Monde », a indiqué que le système informatique installé principalement par Huawei au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, aurait été compromis.
La cellule informatique de l’UA a découvert que pendant cinq ans, entre minuit et 2 h du matin, les données des serveurs de l’organisation panafricaine ont été transférées à plus de 8 000 km – vers des serveurs à Shanghai. Ces accusations ont été rejetées par l’Union africaine et les responsables chinois. Les gouvernements africains, même ceux qui entretiennent des relations étroites en matière de sécurité avec les États-Unis, se sont pour la plupart abstenus du débat sur Huawei et les raisons sont évidentes.
La domination de Huawei et ses relations avec les gouvernements africains pourraient s’avérer utiles si »la guerre froide technologique » entre la Chine et les États-Unis menaçait ses opérations africaines. L’Afrique est le dernier marché technologique du monde et la domination dans ce marché pourrait être déterminante.
La plupart des Africains surfent aujourd’hui sur le web grâce à des téléphones chinois bon marché, et beaucoup sont plus préoccupés par le prix des gadgets et d’autres fonctionnalités comme un téléphone à double carte SIM ou une longue durée de vie de la batterie qu’un système d’exploitation. Il serait tout aussi difficile d’exporter le modèle Internet fermé de la Chine, ce qui obligerait les clients à utiliser Baidu plutôt que Google, et Sina Weibo plutôt que Twitter. Mais WeChat, une application polyvalente qui combine plateformes de réseaux sociaux, messagerie et paiements mobiles, pourrait décoller en Afrique.
Mais alors, l’Afrique sera-t-elle obligée de faire un choix ?