Le Sud-Africain Wankele Mene a été désigné, lors du sommet de l’Union africaine, pour diriger la Zlecaf, qui tiendra son siège à Accra, la capitale ghanéenne.
Par Maurice Duteil
Albert Muchanga paraît confiant. Le commissaire au commerce et à l’industrie de l’Union africaine (UA) veut convaincre tous les pays de l’organisation de rejoindre la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) d’ici cinq mois. Pour l’instant, seuls 28 des 54 Etats signataires ont ratifié cet accord qui pourrait permettre la création d’un vrai marché intérieur et l’adoption de règles communes vis-à-vis du reste du monde. Si le 33e sommet des chefs d’Etat du continent, qui s’est déroulé à Addis-Abeba, en Ethiopie, les dimanche 9 et lundi 10 février, n’a pas permis de décrocher plus de signatures, l’UA reste confiante quant à son entrée en vigueur le 1er juillet.
En attendant cet achèvement, les contours de la Zlecaf se dessinent petit à petit. Accra, la capitale ghanéenne, accueillera son siège et son secrétaire général, le Sud-Africain Wamkele Mene, désigné lundi. Pour le reste, de nombreuses questions perdurent pour mettre en œuvre ce projet qui prévoit la levée des tarifs douaniers sur 90 % des produits sur cinq à dix ans.
Ce projet est »l’un des grands rêves des pères fondateurs », a rappelé le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, lors du sommet.
»Nous devons nous assurer que la Zlecaf ne devienne pas un moyen déguisé de faire entrer des produits à une faible valeur ajoutée africaine sur le marché local », a prévenu le nouveau président tournant de l’UA, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, ajoutant qu’il faut »des règles raisonnables pour définir ce qu’est un produit fabriqué avec fierté en Afrique ». C’est ce qu’on appelle la »clause d’origine ». Les Etats devront statuer lors d’un sommet extraordinaire prévu en mai, à Johannesbourg, sur les produits seulement assemblés sur le continent, car les entreprises locales doivent être les premières bénéficiaires de cet espace de libre-commerce, martèle le Malgache Victor Harison, le commissaire aux affaires économiques de l’UA.