« Il nous coûte trop d’argent », a déclaré le maire, Benoît Payan, lors d’un échange sur les finances de la ville, jeudi.
Par David B. Hauce
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a annoncé son intention de vendre le stade Vélodrome, temple du sport marseillais, en raison de son coût élevé pour la commune, après la présentation d’un audit soulignant la situation financière « catastrophique » de la ville. « Le stade, je veux le vendre parce qu’il nous coûte trop d’argent », a expliqué l’élu lors d’un échange sur Facebook avec des internautes, mercredi 3 février.
« Je veux le vendre parce que c’est une gabegie financière », a-t-il ajouté, en rappelant qu’il s’était déjà exprimé en ce sens lorsqu’il était dans l’opposition. « Je le ferai si je trouve un acheteur. Et je me débrouillerai dans les mois, les années qui viennent pour trouver un acheteur ».
Le stade, c’est plus possible. Niet, terminé. Quinze millions d’euros de la poche des Marseillaises et des Marseillais pendant trente ans, terminé.
« En matière de gabegie, c’est souvent par le sport que la majorité précédente a péché, c’est un peu la boîte de Pandore des investissements manqués », avait déjà déclaré l’élu, à l’occasion de la remise de l’audit commandé après la victoire de la gauche aux municipales. Il avait cité en exemple le stade Vélodrome « dont la mauvaise négociation financière nous a coûté 93 millions d’euros ».
Inauguré en 1937 avec une piste de cyclisme, rénové (avec notamment une toiture) et livré en octobre 2014, le Vélodrome est devenu le deuxième plus grand stade français, mais les travaux ont coûté 268 millions d’euros. Alors dans l’opposition, Benoît Payan avait dénoncé le partenariat public-privé engagé par la municipalité de droite avec le consortium Arma pour la rénovation du stade en pointant un surcoût important lié à des « frais financiers exorbitants ».
Côté recettes, la chambre régionale des comptes avait déjà estimé en novembre dernier, dans un rapport au vitriol sur la gestion de la commune, que le loyer versé à la ville par l’Olympique de Marseille était trop faible. Il faudrait qu’il passe à 8 millions d’euros par an, contre 5 aujourd’hui, écrivaient les magistrats dénonçant également les 52,2 millions d’euros de subventions versées entre 2012 et 2017.