Icône de la musique congolaise, Tshala Muana a été placée en garde à vue dans l’Agence nationale de renseignement. En cause, le titre ‘’Ingratitude’’, qui semble avoir agacé le camp du président. Prudente, la chanteuse a fait amende honorable à sa sortie de détention.
Par David B. Hauce
Six minutes et dix-neuf secondes. C’est le temps que dure ‘’Ingratitude’’, la dernière chanson d’Elisabeth Tshala Muana Muidikayi – surnommée Mamu nationale –, qui lui a valu de passer une nuit dans les geôles de la très redoutée Agence nationale de renseignement, d’où elle est ressortie libre ce mardi 17 novembre à la mi-journée.
Depuis dimanche, jour de sa sortie, ‘’Ingratitude’’ tourne en boucle dans tout ce que Kinshasa compte de bars et maquis, voire dans certaines manifestations politiques. La vidéo du titre est aussi partagée massivement sur les réseaux sociaux. En lingala et en français, la chanteuse conte l’histoire de deux protagonistes dont le premier, ‘’l’ingrat’’, trahit l’autre, son ‘’bienfaiteur’’.
Aucun nom n’est cité, mais il n’a pas fallu longtemps pour que beaucoup fassent le lien avec les tensions politiques entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila. D’autant que Tshala Muana est loin d’être une inconnue dans le monde politique congolais. Autrefois proche de feu Laurent-Disiré Kabila, elle a également été la présidente de la ligue des femmes du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, de Joseph Kabila).