Dominique Strauss-Kahn, l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) fait paraître un essai en douze points et brise le tabou sur le franc CFA. Le titre est suffisamment évocateur et révélateur : Zone Franc. Pour une émancipation au bénéfice de tous.
Par Treisha Leyla
Le fait est inédit. C’est véritablement une première. Un très haut responsable de a sphère politico-économique française se prononce en brisant le tabou sur le franc CFA qui conditionne et détermine la coopération monétaire entre la France et les 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Dans un essai, l’ancien ministre français et ex dirigeant du fond monétaire international décline sa vision en douze points. Au dire de Dominique Strauss-Kahn il est grand temps d’apaiser et d’élargir le débat sur le franc CFA. Pour lui, il s’agit fondamentalement du rattachement du franc CFA à l’euro. Cela devrait donc concerner au-delà des seuls français tous les autres pays de l’Union Européenne
Sans aucun parti pris, l’ancien ministre français de l’Économie, des finances et de l’industrie se refuse à verser dans les clivages: Ni Afro-pessimiste, ni Afro-optimiste. L’analyse de DSK fait observer que certains considèrent que le Franc CFA a nui aux pays africains et qu’il doit disparaître. Il trouve cela exagéré. D’autres au contraire pensent qu’il a joué un rôle formidable. Dominique Strauss-Kahn (DSK) ne partage pas ce point de vue car il pense que ceux-là aussi exagèrent.
L’ancien patron du FMI plaide pour une plus large ouverture en ce qui concerne la tenue d’un sommet des chefs d’État de la zone Franc, en y associant d’autres Européens au lieu du seul président Français. L’économiste préconise que des experts internationaux non européens puissent siéger dans les conseils d’administration des banques centrales Africaines, ceci afin d’ouvrir et d’élargir le débat.
En naviguant entre prudence et optimisme, Dominique Strauss-Kahn suggère que Le système actuel soit sérieusement dépoussiéré, des rigidités doivent disparaître. En suivant cette voie, le maintien d’une zone monétaire CFA liée à l’euro donnera lieu à de nombreux avantages.
Cette analyse de Dominique Strauss-Kahn (DSK), dans un contexte où de nombreuses sociétés civiles africaines, souhaitent avec ardeur, l’ouverture d’un débat sans langue de bois sur cette monnaie, créée après la deuxième Guerre mondiale pour 14 pays d’Afrique francophone et dont la plupart rencontre d’énormes difficultés économiques. Il est aussi lié à ce débat la très sensible question de la souveraineté des Etats Africains.