L’heure est aux réponses politiques fortes. Il faut immédiatement prendre des mesures collectives pour éviter aux pays du continent des défauts de paiement qui provoqueraient le chaos. Objectif : préserver l’emploi et la stabilité politique afin d’éviter une flambée de l’insécurité et des migrations.
Par Maurice Duteil
Le 11 avril 2020, huit grands noms africains de la politique et de l’économie publiaient une tribune : ‘’il faut alléger la dette africaine pour combattre le coronavirus’’ cette réflexion a été mené par Ngozi Okonjo-Iweala, Brahima Sangafowa Coulibaly, Tidjane Thiam, Donald Kaberuka, Vera Songwe, Strive Masiyiwa, Louise Mushikiwabo et Trevor Manuel.
Les mêmes cosignataires de la tribune reviennent ici, sur la décision des ministres des finances du G20 d’une suspension partielle du service de la dette de 77 Etats à bas revenus, de 14 milliards de dollars sur un total de 32 milliards.
Les pays africains, comme beaucoup d’autres sur la planète, sont aujourd’hui confrontés à un choc sans précédent qui nécessite une aide financière substantielle et sans conditions, dans l’esprit du fameux « quoi qu’il en coûte » de l’ancien patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. Cette crise est inédite et frappe toutes les régions en même temps. Les institutions sont submergées car l’urgence se manifeste à tous les niveaux : sanitaire, économique et social.
Le continent n’est pas encore frappé de plein fouet par la pandémie, pourtant son économie est déjà à l’arrêt. Elle enregistrera cette année son plus mauvais taux de croissance depuis trente ans et, déjà, la crise sanitaire fait naître des crises économiques, financières et alimentaires. Les conséquences de cette catastrophe peuvent être contenues, mais uniquement si nous intervenons immédiatement, collectivement, et si nous mobilisons toutes les ressources disponibles.