Pour leur premier affrontement à Wimbledon depuis la victoire de Rafael Nadal en 2008, leur quarantième au total, c’est Roger Federer qui est sorti vainqueur en quatre sets d’un duel acharné face à son meilleur ennemi (7-6, 1-6, 6-3, 6-4 en 3h05). Le Suisse, octuple vainqueur à Wimbledon, disputera dimanche sa douzième finale à Londres face à Novak Djokovic, qui l’avait battu en 2014 et 2015.
Par Clinton Mombo
Sur le gazon londonien, Roger Federer est toujours le roi face à Rafael Nadal. Ce 40e « Fedal » entre les deux joueurs les plus titrés de l’ère Open a offert vendredi des sommets d’intensité et de niveau technique sur le Centre Court de Wimbledon. Écrasé par Nadal dans les bourrasques de vent il y a un peu plus d’un mois à Roland-Garros, Federer s’est vengé en quatre sets (7-6, 1-6, 6-3, 6-4).
Les deux joueurs ont offert un spectacle d’une qualité inouïe pour cette demi-finale. Leur première confrontation à Wimbledon depuis 11 ans et leur finale légendaire de 2008 promettait une bagarre de titans, une opposition de styles dans le crépuscule du All England Club.. Un match entre ces deux-là à Londres a quelque chose d’unique, une sorte d’apothéose du tennis où chacun suspend son souffle pour admirer la rixe sous ses yeux.
Le premier set a immédiatement donné le ton. Confirmé que la gifle de Paris trancherait avec la joute de Londres. Montée en puissance, échanges courts, coups cinglants : la route jusqu’au tie-break fait monter en puissance les deux joueurs.
Le premier point du jeu décisif est symptomatique : Federer dépose une volée courte croisée mais Nadal s’arrache pour pousser la balle dans le coin. Federer et ses retours bloqués gênent considérablement l’Espagnol. Et sur quatre coups gagnants, il vire en tête (7-6).
Les deux sets suivants ont chacun choisi leur maître. Nadal, injouable et surtout beaucoup plus appliqué, fait céder mentalement le Suisse dans la deuxième manche. En 37 minutes, le Majorquin recolle au score et laisse augurer d’un bras de fer que chacun espère imiter la finale 2008 (1-6).
Mais Federer, toujours aussi précis et puissant au service, ne s’en laisse pas compter. L’octuple vainqueur du tournoi breake à 3-1 dans la troisième manche lorsque sa volée sautée frôle la ligne du couloir. Il sauve une balle de break sur le jeu suivant après un énorme rallye mais garde son service à 4-1. Le Suisse, qui n’a concédé que cinq points sur sa mise en jeu dans ce set, reprend la tête en deux petites minutes de plus que Nadal (6-3).
Plus disputée, la quatrième manche tourne pourtant une nouvelle fois à l’avantage du Suisse. Normalement plus endurant, c’est l’Espagnol, de plus en plus branché sur courant alternatif, qui fléchit face au flegme de Federer. Breaké à 1-1, Nadal s’agace, plie mais ne rompt pas encore. Il écarte une balle de match, une deuxième, remporte finalement sa mise en jeu à 5-3 et obtient même une balle de break à 5-4. Mais sur un dernier revers trop long, Federer lève les bras au ciel après 3h05 de combat (6-4).
Désormais vainqueur de 7 de ses 8 dernières confrontations face à Nadal depuis 2015 (à l’exception de Roland-Garros 2019 donc), Federer confirme qu’il reste un des meilleurs joueurs du monde sur gazon, même à 37 ans. Surtout, il prend sa revanche sur l’Espagnol après la finale homérique de 2008.
En finale, une autre montagne l’attend : Novak Djokovic, vainqueur de Roberto Bautista Agut. Le Serbe a remporté ses trois dernières finales de Grand Chelem face au Suisse, dont deux à Wimbledon en 2014 et 2015.