Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’euphorie déclenchée au soir du 30 août est en train de s’estomper. Toutefois, il nous est donné de constater comme une certaine atonie dans la sphère politique. Pourtant le comité de transition pour la restauration des institutions n’a guère suspendu l’activité politique. Il nous faut reconnaitre que les moments que nous vivons sont inédits.
Par Obame D’EBOMANE
La survenue de la transition a totalement déstructuré et déstabilisé la vie politique nationale. Cette remise à plat de toutes les institutions conduira inévitablement les formations politiques à reconsidérer leurs positionnements. Car comment retrouver et garder ses repères lorsqu’on se retrouve brusquement devant une situation où les lignes de démarcation idéologique autant que les marges de conviction sont à réinventer du fait que les camps traditionnellement établis ont disparu.
A ce jour, il n’y a plus ni majorité, ni opposition. Nous en sommes à nous demander quel sera véritablement le paysage politique tout au long de la période de transition ? Tout comme nous sommes fondés également à nous interroger combien de partis politiques pourraient survivre une fois la transition achevée. Au moment où nous soulevons ces questionnements, bon nombre de compatriotes peuvent trouver tout ceci un peu précipité, si ce n’est surréaliste.
Aussi nous voulons dès à présent rappeler aux uns et aux autres qu’au terme de la transition, nous irons directement aux élections. Aux acteurs politiques de retenir que la restauration en cours appelle inexorablement à plus d’exigence et de rigueur. Et que les gabonaises et les gabonais voudront des compétiteurs dont la qualité sera à la hauteur de leurs aspirations.
Loin de nous de vouloir envoyer la classe politique dans une précipitation et un activisme de façade, nous, nous inquiétons quelque peu de ce climat un tant soit peu neurasthénique que nous constatons. Soyons généreusement optimistes et accordons-leur un temps de récupération et des moments de répit nécessaires après les dernières échéances. Cependant, il nous faut convenir que le Gabon nouveau qui se dessine sous nos yeux finira par une recomposition et une configuration nouvelle de son paysage politique. Bassé !